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Maître d'enseignement et chargé de recherche
Localisation :
ULB - Centre d'Anthropologie Culturelle
Institut de sociologie
Avenue Jeanne 44
1050 Bruxelles
Belgique
13ème étage - Bureau 210
Email : nicolas.nikis@ulb.be
Tél. : +32 (0)2 650 34 71
Bio
Nicolas Nikis est archéologue et ses travaux s’orientent autour de l’histoire des techniques et des réseaux d’échanges en Afrique centrale. Sa thèse de doctorat, soutenue en 2018 à l’ULB, portait sur les productions de cuivre dans le bassin du Niari (Sud de la République du Congo) et leur contexte sociopolitique et économique au cours du dernier millénaire. Les divers projets qu’il a développés ensuite lui ont permis d’élargir ses recherches à l’histoire des réseaux d’échanges dans le bassin du Congo, notamment à travers la combinaison des sources historiques, archéologiques et archéométriques. Depuis 2021, il travaille notamment sur les techniques de production de la céramique et du fer dans le cadre du projet HisTech.
Il est également membre associé du CREA Patrimoine.
Présentation des recherches :
History from Things and Techniques: Crossing the Present and the Past in Central Africa
Projet FED-tWIN Prf-2019-056 -HisTech (2021-2031)
Promoteurs : Olivier Gosselain, Alexandre Livingstone Smith,
Chargé de recherche : Nicolas Nikis
À l’interface de l’anthropologie des techniques, de l’archéologie et de l’histoire, le projet HisTech aborde l’histoire de l’Afrique centrale à travers l’étude des techniques céramiques et métallurgiques.
Si de nombreuses sources sont disponibles pour reconstituer l’histoire des périodes récentes en Afrique centrale – documents écrits, objets, photographie, histoire orale -, seule la culture matérielle permet de documenter les périodes plus anciennes et d’investiguer les dynamiques sociohistoriques sur le temps long.
La poterie, omniprésente comme élément de la vie quotidienne, et les objets en cuivre et fer, métaux dont l’importance sociopolitique et économique a été depuis longtemps soulignée, sont les principaux éléments présents dans les assemblages archéologiques dans et autour du bassin du Congo et forment le cœur du projet. Celui-ci tente d’identifier des traditions techniques à partir de la comparaison et la cartographie de chaines opératoires actuelles ou du passé récent (fin 19e siècle – 20e siècle) reconstituées grâce à des interviews avec des artisans, des documents d’archives ou des collections muséales. Ces dernières permettent ensuite d’explorer la manière dont les artisans interagissent entre eux, mais elles peuvent également révéler des liens plus profonds avec différents types d’identités sociales. Dans un second temps, l’identification de traditions techniques sur base des données archéologiques, dont l’interprétation bénéficie du référentiel technique constitué par les données récentes, permet de détecter les continuités et ruptures de leur distribution spatiale dans le temps. Grâce à cette approche diachronique, il est possible d’identifier les changements à long terme de la culture matérielle et d’explorer les transformations sociohistoriques plus globales en Afrique centrale.
Bunkeya plurielle. Histoire et archéologie d’une capitale du 19e siècle au sud-est de l’Afrique centrale
Académie de recherche et d’enseignement supérieur (Ares), Projet Amorce (2023-2025)
Promoteur ULB et coordonnateur : Nicolas Nikis
Promotrice Université de Lubumbashi : Mandela Kaumba Mazanga ; Co-promoteur Université de Lubumbashi : Olivier Mulumbwa Luna
Promotrice Musée royal de l’Afrique centrale : Noemie Arazi
Le Copperbelt, riche région minière du sud-est de l’Afrique centrale, joue un rôle majeur dans l’économie et la politique de cette région d’Afrique depuis plusieurs siècles. Lieu de production de cuivre dès le 5e siècle de notre ère, le contrôle des ressources de cette zone a été un enjeu économique important pour les entités politiques régionales aux 18e et 19e siècles. Ce fut notamment le cas pour le royaume de Garenganze, ou Royaume Yeke, fondé dans la seconde moitié du 19e siècle par des immigrants Nyamwezi venant du centre de la Tanzanie avec comme but de contrôler le commerce régional et longue distance de certaines des ressources de la zone : le cuivre et l’ivoire. Bunkeya, sa capitale située actuellement dans la province du Lualaba en RDC, fut un carrefour politique et commercial majeur jusqu’à l’aube de la colonisation belge. Si l’organisation du royaume, tout à fait originale, emprunte à différentes traditions régionales, elle préfigure également par certains aspects les bouleversements politiques et économiques des époques coloniales et postcoloniales.
Malgré son importance, la période précoloniale au Copperbelt reste peu étudiée d’un point de vue historique et, surtout, archéologique, tandis que son patrimoine est gravement menacé par les activités minières. Face à ce constat, le projet Bunkeya plurielle a un triple objectif : 1) approfondir l’histoire du Copperbelt en mêlant sources archéologiques, sources documentaires et orales, étude du patrimoine matériel et immatériel en associant des artistes déjà actifs dans la zone et les communautés locales à travers des programmes de Citizen Science ; 2) renforcer la formation de terrain en histoire, patrimoine et archéologie à l’Université de Lubumbashi ; 3) initier une mise en réseau entre communautés locales et acteurs institutionnels impliqués dans préservation du patrimoine pour faire face aux enjeux posés par l’exploitation industrielle de la région. Par l’importance de son patrimoine et de son histoire tant pour ses habitants que pour la communauté académique nationale et internationale, Bunkeya et ses environs offrent un cadre de choix pour tester les différentes méthodes de travail à une échelle réduite avant de les appliquer à d’autres zones du Copperbelt. Le projet impliquera l’Université de Lubumbashi, l’ULB et le Musée royal de l’Afrique centrale.
Soft as silk. Connecting talc-based and woven inspired decorated ceramics production in West Central Africa between the 2nd and 17th centuries CE.
Collaborative Research Project, Fondation Philippe Wiener – Maurice Anspach (2024-2025).
Olivier Gosselain (Promoteur) et Nicolas Nikis (Co-promoteur), ULB
Marcos Martinón-Torres (Promoteur) & Carmen Ting (Co-promotrice), University of Cambridge
Le projet vise à mieux comprendre la relation entre les différentes communautés productrices de poterie décorée de motifs inspirés du tissage en Afrique centrale de l’ouest entre le 11e et le 18e s. CE et leur lien avec des traditions céramiques plus anciennes. En utilisant la méthode de la technologie comparée, les processus de fabrication seront reconstitués et comparés afin de déterminer si la ressemblance stylistique reflète seulement le goût pour le tissage parmi les royaumes et les communautés de la région ou des interaction plus étroite dans le temps et l'espace, comme des communautés de pratique. En outre, l'utilisation de talc dans la pâte présente des similitudes avec des productions datées des 1e millénaires BCE et CE. L'identification de caractéristiques techniques communes pourrait contribuer à mieux comprendre la transition - mal connue en raison d’un manque de données - entre deux périodes clés de l'histoire de l'Afrique centrale : les premiers villages liés à l'expansion bantoue et le développement des royaumes au cours du 2e millénaire CE.
Au carrefour d’expansions bantoues : les communautés riverains du bassin Congo au présent et par le passé, d’un point de vue linguistique, anthropologique et archéologique (ERC - BANTURIVERS) - (2019-2023).
https://banturivers.eu
L’expansion bantu, un thème de recherches concernant l’histoire précoloniale de l’Afrique centrale, réunit des scientifiques de différentes disciplines. Beaucoup d’études se concentrent sur les expansions initiales des sous-groupes bantu, qui selon certains auteurs seraient des agriculteurs toujours à la recherche de nouvelles terres tout en évitant la forêt équatoriale. On retrouve aussi cette thématique dans les recherches récentes sur le « Savannah Corridor ». Nous voulons étudier le carrefour de différentes expansions bantu au cœur de la forêt d’Afrique centrale, notamment la partie orientale du Bassin Congo (le fleuve Congo avec ses affluents en aval et en amont de Kisangani jusqu’à Kindu et Bumba). La région compte de multiples groupes linguistiques de souche bantu et autres, des identités ethniques complexes ainsi que des personnes pratiquant des stratégies de subsistance complémentaires. En considérant que l’agriculture est compliquée en forêt, nous voulons examiner le rôle des rivières en tant que sentiers en forêt ainsi que sources abondantes de protéines animales (poisson) dans le peuplement de la région par lesdites communautés linguistiques.
Le projet est multidisciplinaire et appliquera une approche intégrant la linguistique, l’anthropologie et l’archéologie afin d’étudier les communautés riveraines actuelles et historiques du bassin Congo. La linguistique historique comparative offrira un aperçu des relations historiques entre les communautés linguistiques par la classification des langues et l’étude de contact entre les langues. Elle permettra aussi d’étudier du vocabulaire spécialisé afin de tracer l’histoire des techniques, instruments et connaissances des riverains. Les recherches anthropologiques incluent plusieurs mois de terrain concernant l’ethnoécologie, les réseaux de commerce et/ou d’échange, les aspect socio-culturels de la vie riveraine, et l’ethnohistoire. Les archéologues feront des fouilles dans la région pour obtenir le cadre chrono-culturelle.
At a Crossroads of Bantu Expansions: Present and Past Riverside Communities in the Congo Basin, from an Integrated Linguistic, Anthropological and Archaeological Perspective (BANTURIVERS) (2019-2023)
The “Bantu Expansion”, a research theme within the precolonial history of Central Africa, unites scholars of different disciplines. Much research is focused on the initial expansions of Bantu subgroups, which are explained as farmers ever looking for new lands and therefore avoiding the rainforest, also in the recent research on the “Savannah Corridor”. We want to study a crossroads of different Bantu expansions in the very heart of the Central-African rainforest, namely the eastern part of the Congo Basin (the Congo River and its tributaries up- and downstream of Kisangani until Bumba and Kindu). The region hosts multiple language groups from Bantu and other origin, complex ethnic identities and people practicing complementary subsistence strategies. Considering that farming is complicated in a rainforest environment, we will investigate the role of rivers in the settlement of these speech communities into the area, both as ways into the forest and as abundant source of animal protein (fish).
The project is multidisciplinary and will apply an integrated linguistic, anthropological and archaeological approach to study both present and past riverside communities in the Congo Basin. Historical comparative linguistics will offer insights into the historical relations between speech communities through language classification and the study of language contact, and will study specialized vocabulary to trace the history of river-related techniques, tools and knowledge. Anthropological research involves extensive fieldwork concerning ethnoecology, trade and/or exchange networks, sociocultural aspects of life at the riverside, and ethnohistory. Archaeologists will conduct surveys in the region of focus to provide a chrono-cultural framework.
Présentation des enseignements :
HAAR-B250 - Travaux dirigés: archéologie et arts de l'Afrique.
HAAR-B4250 – Séminaire : archéologie de l’Afrique
Travaux sélectionnés :
Liste des publications encodées dans DI-Fusion (dépôt institutionnel de l’ULB)
Domaines d'intérêt
Archéologie, Afrique centrale, , histoire des techniques, réseaux d’échange, céramique, archéométallurgie
Informations secrétariat :
Secrétariat : +32(0)2 650 31 83
CAC-Secrétariat@ulb.be